Reprenons le chemin de la promenade Couleurs d’Automne jusqu’à la barrière de l’ONF,  mais au lieu de tourner à gauche, tournons à droite à angle droit sur un large chemin qui  devient goudronné au bout de quelques mètres. A gauche nous dépassons la maison forestière du Gros Bouleau (1) puis longeons des taillis épais qui prolongent  la forêt. A droite la route forestière surplombe un harmonieux vallon champêtre où paissent quelques vaches placides (2 et 3) et passe devant plusieurs maisons normandes (4 et 5).


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   Après 1 km de route rectiligne nous atteignons une bifurcation.

Le combat de la Rouge Mare

   C’est tout à côté qu’eut lieu le 16 septembre 1914,  après seulement un mois et demi de guerre, un accrochage sanglant entre une patrouille de « Prussiens » en avant-garde pour détruire des ponts sur la Seine et des gendarmes. Ceux-ci furent  alertés par Octavie Delacour qui habitait le Bord du Bois et qui entreprit une longue marche jusqu’à Gournay. Un bref combat causa la mort de 4 Français et d’un Allemand. Le commando motorisé, parfois aidé par la population qui le croyait britannique, poursuivit sa course, traversa Etrépagny et Fleury-sur-Andelle et fut stoppé près d’Oissel. Octavie Delacour reçut un débit de tabac en récompense. Un  monument commémore cet accrochage. Il est situé à la Rouge Mare dont le nom ne doit rien à cet épisode mais est en rapport avec la coloration d’une mare creusée dans une argile ferrugineuse.

   Prenons à droite la route forestière des Deniers (6) qui descend dans le vallon. Après une courte montée tournons à nouveau à droite dans un chemin de terre, le chemin des Deniers, qui descend à nouveau, croise un ancien puits couvert (7) et jetons un coup d’œil sur le vallon que nous venons de contourner (8). Le chemin  grimpe ensuite au milieu d’habitations traditionnelles (9) puis traverse des champs avant d’atteindre la route qui va de Neufmarché à Martagny. Nous l’empruntons à droite, plongeons dans Martagny (10), admirons l’église St Vincent en forme de croix avec, sur l’aile ouest du transept, un élégant revêtement en damiers alternant silex, briques, grés et pierres calcaires blanches. Peut-être serez-vous interpelés au passage par Marie-Clémentine, joli nom porté par la cloche de l’église. Poursuivons notre descente et nous nous retrouvons sur la place de l’Ancienne Verrerie.


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   Après ces images d’automne en voici quelques-autres  montrant que l’hiver peut  donner à cette promenade un charme supplémentaire (11 à 14).


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   Sur la route forestière du Bord du Bois l’exposition ensoleillée favorise l’éclosion estivale et multicolore de nombreuses fleurs. En voici  quelques-unes

    • centaurées jacées qui auraient guéri le centaure Chiron (14). Elles sont ici (15) mélangées avec des

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    • séneçons Jacobée jaunes dont les fruits en aigrettes blanches rappellent les cheveux blancs de la sénescence et sont toujours fleuris le jour de la St Jacques le Majeur (25 juillet) avec le début des moissons,
    • campanules à feuilles rondes (16) en forme de clochette (campanula en latin),

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    • molène noire ou bouillon noir (17 et 18) dont le jaune des fleurs est joliment  ponctué par un bouquet d’étamines violettes. On lui attribue des vertus tonifiantes sur l’appareil respiratoire.

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    • chèvrefeuille des bois (19) dont le nom évoque l’intérêt que les chèvres portent à ses feuilles. C’est un grimpeur qui se faufile vers le soleil en s’enroulant sur les petites branches qu’il rencontre, les embrassant si passionnément qu’il est surnommé « l’étrangleur »,

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    • euphraise (20) petite fleur blanche dont le nom signifie gaieté. Elle est aussi appelée casse-lunettes car un petit œil jaune sur un de ses pétales signe son efficacité dans les maladies oculaires… Et que fait-on après avoir récupéré une bonne vue ? On casse ses lunettes. Logique.

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    • clématite des haies ou herbe aux gueux car les gueux d’antan utilisaient sa sève corrosive pour se creuser des plaies qui appelaient à la générosité. Elle peut être décorative avec ses petites fleurs blanches (21)  ou ses fruits filamenteux qualifiés de cheveux de la Vierge ou barbe de vieillard (22) mais elle est très envahissante avec ses énormes lianes (23) et son volume végétal,

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    • calament clinopode (24) aux petites fleurs violettes groupées en couronne le long de la tige,

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    • linaire commune ou gueule de lion (25), abondante en fin d’été, remarquable par ses épis de fleurs jaunes ponctuées d’orange.

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   Ainsi, si vous désirez vous familiariser avec quelques fleurs aussi communes que jolies, la route du Bord du Bois pourrait être, en été, un bon terrain d’apprentissage.